Message d’avril

Voici que se décline, notre identité véritable !

« Sel de la terre, lumière du monde » …

Dans son discours sur la montagne selon la narration de l’évangéliste Matthieu, Jésus fait deux grandes affirmations : « vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde. » Matthieu 5 : 13 et 14

Autour de l’affirmation sur le sel, Jésus fait une mise en garde : si le sel perd son goût, il n’est plus bon à rien et on le jette dehors.

Puis, autour de la lumière, il fait remarquer qu’elle doit être comme une ville sur une haute montagne et elle doit être à l’endroit le plus visible de la maison, comme une lampe qu’on met sur son support.

Jésus termine par une exhortation à briller par sa qualité de présence afin que le monde découvre qui est vraiment Dieu.

Ces paroles qui ouvrent la première prédication de Jésus, juste après la déclaration des béatitudes, disent, en effet, l’essentiel du message et elles mettent en route les disciples. Mais ces paroles ne s’adressent pas qu’aux disciples et ne sont pas destinées seulement à la foule qui l’entoure, elles s’adressent aujourd’hui à nous tous et toutes.

Tout d’abord, Jésus nous donne une nouvelle identité, une identité étonnante. Ensuite il nous donne une vocation, une vocation passionnante, enfin il nous confie une responsabilité, une pleine responsabilité.

Les deux métaphores du sel et de la lumière nous sont bien familières. Un produit est meilleur salé que sans sel. Un objet, une personne, est plus beau éclairé que dans l’ombre.

Le sel et la lumière sont certes, nécessaires. Cependant ils ne sont là que pour le plat à consommer ou l’objet à éclairer. S’ils prennent toute la place, ils n’ont pas lieu d’être : un plat trop salé gâche le goût des produits qui le composent ; un objet trop éclairé n’est plus mis en valeur, il finit par être invisible, si l’on voit trop la lumière.

Le sel et la lumière agissent donc dans la mesure. Leur action doit être ni trop peu, ni pas assez. Le sel et la lumière complètent l’expérience humaine. Ils n’attirent pas l’attention sur eux-mêmes mais améliorent ce qui existe déjà.

Par ces propos, Christ annonce la Grâce et non la Loi. Une grâce qui nous identifie chacun, chacune, en particulier comme étant un être aimé par Dieu, et sans aucun préalable.

Nous voici identifiés, nommés par Christ, et notre existence est maintenant destinée à être connue et reconnue dans le monde.

Se trouver alors ainsi désignés comme le sel de la terre peut vouloir dire tout simplement ceci : avoir vocation à témoigner fidèlement de cette alliance de Dieu avec le monde, recevoir vocation à ne jamais oublier, en aucune circonstance, la confiance, la paix intérieure, l’espérance et le bonheur qu’apporte le Christ dans nos vies.

Être lumière du monde, c’est simplement vivre ouvertement et librement sa foi, de sorte que ceux et celles qui ne connaissent pas le Christ et son enseignement le découvrent avec nous, sans le filtre obligé d’une loi impossible à accomplir, d’un dogme impossible à croire ou d’un système moral impossible à vivre.

Que cette vocation de sel de la terre et de lumière du monde reçue au baptême, soit notre joie.

Que cette nouvelle identité nourrisse notre action de grâce et nous pousse à poser, chaque jour, des gestes qui interpellent et qui conduisent ceux et celles qui cherchent la vérité à découvrir la présence de Dieu dans leur vie.

Charles KLAGBA

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