C’est l’offre de Jésus à la femme samaritaine dans l’évangile selon Jean au chapitre 4.
C’était lors d’une rencontre au sens profond du terme, une rencontre qui transforme parce qu’elle ouvre à l’autre et à l’Autre.
Une femme, qui, au départ, n’avait besoin de personne ! Une femme venue au puits bien équipée pour rapporter sa provision d’eau ! En un mot, une femme qui se suffit à elle-même !
Jésus indique à cette femme qu’il est possible de trouver la satisfaction de tous ses besoins, même de la soif la plus profonde, mais de manière définitive, de telle sorte qu’on devienne « source d’eau » à son tour, inducteur de satisfaction et non plus de frustration permanente.
Elle qui ne demandait rien à personne, qui n’avait besoin de personne, voilà qu’elle est acculée à son tour à demander. « Si tu savais le don de Dieu c’est toi qui m’aurais demandé », dit Jésus.
En somme, Jésus dit à cette samaritaine qu’aucun être humain ne peut se suffire à lui-même.
On pourra bien tenter de ne dépendre de personne, prendre toutes les assurances pour ne manquer de rien et n’avoir rien à demander. Cependant, il restera toujours en nos cœurs cette quête, comme une blessure, en quête d’être reconnu, désir d’être appelé ou d’en appeler à l’autre.
Généralement quand nous entendons dire : « Moi, je n’ai jamais rien demandé à personne », en réalité c’est souvent, d’une certaine façon, un cri de détresse, une manière de dire que je n’ai jamais connu la joie de rencontrer quelqu’un à qui je pouvais demander.
C’est le signe d’une solitude extrême.
Dans ce monde qui prône la suffisance et qui en meurt, ce dialogue sans concession entre Jésus et la samaritaine nous apprend qu’il y a d’honneur à demander : « Donne-moi de cette eau ».
Ranimer la vie ici et maintenant c’est ce qu’offre le Christ dans une rencontre personnelle.
La vie que propose Dieu n’est pas forcément liée à l’austérité religieuse dans laquelle, rites et prières prendraient force d’habitude en dominant les frustrations.
La vie spirituelle consiste à introduire Dieu dans le quotidien de la vie, dans les réalités existentielles du quotidien, à lui présenter nos espoirs et nos peines, à lui faire partager nos frustrations pour qu’il nous aide à les dépasser, car Dieu ne se rencontre que dans le dépassement de soi.
Ouvrons nos sens au Seigneur et non à la vanité des conventions sociales et ou religieuses.
Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur ! Comme le dit, l’auteur de la lettre aux hébreux : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » Hébreux 4 : 7.
Charles KLAGBA