« Régulièrement et fidèlement, les croyants écoutent l’enseignement des apôtres. Ils vivent comme des frères et des sœurs, ils partagent le pain et ils prient ensemble ... Chaque jour, d’un seul cœur, ils se réunissent fidèlement dans le temple... ». Actes 2 : 42 et 46a
C’est une image de la façon dont vivaient ceux et celles qui avaient rencontré le Christ dans la lancée de la Pentecôte suite au témoignage puissant de l’apôtre Pierre.
Ceux et celles qui ont accueilli l’enseignement des apôtres, (nous dit l’évangéliste Luc), ont persisté à écouter la Parole de Dieu et à vivre en communion fraternelle.
Est-il besoin de le rappeler, qui s’est passé au début de l’aventure de la foi chrétienne a été le fruit de l’Esprit libérateur de Jésus le Christ qui a créé et renouvelle la communauté qui n’existe pas pour elle-même mais pour les autres.
L’Eglise participe au mouvement de l’Esprit, à sa dynamique créatrice, à son don. C’est une nouvelle vie communautaire, régénérée par l’Esprit transformateur de Dieu, entièrement disponible et au service des autres, en particulier de ceux et celles qui sont dans le besoin, les faibles et les pauvres.
C’est une question légitime que nous pouvons porter, nous qui sommes engagés à animer le quotidien de nos paroisses : saurons-nous atteindre un tel objectif aujourd’hui ?
Cependant, sans émousser notre envie légitime d’être cette communauté telle que dépeinte dans le livre des Actes des Apôtres, je voudrais partager avec vous quelques réflexions du théologien Dietrich Bonhoeffer dans son ouvrage : De la vie communautaire…
« Une communauté chrétienne signifie une communauté par Jésus-Christ et en Jésus Christ….La fraternité chrétienne n’est pas un idéal que nous aurions à réaliser, mais une réalité créée par Dieu en Christ et à laquelle il nous est permis d’avoir part…C’est dans la mesure où nous apprendrons à reconnaitre clairement que Jésus-Christ seul est vraiment le fondement, la force et la promesse de toute notre communauté que nous pourrons apprendre à penser à elle, à prier et à espérer pour elle, avec d’autant plus de sérénité…. ».
En d’autres termes: la communion en Christ et entre les membres est offerte, donnée par le Christ. Ce n’est pas nous qui la créons. Mais c’est aussi (et ceci est fondamental), une spiritualité incarnée qui engage la vie dans toutes ses dimensions. Ainsi donc, le service, le partage et la solidarité naissent et tirent leur force de cette rencontre avec Jésus le Christ et son Eglise.
Dans un autre paraphe intitulé : la Fonction de chacun, Bonhoeffer écrit ceci : « Dans une communauté chrétienne, tout tient au fait que chacun devienne un maillon indispensable d’une chaîne. C’est seulement lorsque tous les anneaux tiennent, jusqu’au plus petit, qu’une chaîne ne peut être brisée. ».
Oui, dans la liberté, la joie et la puissance du Saint-Esprit, une communion se forme, une communion dans laquelle personne ne peut être exclut, car le don de la vie est distribué sans mesure.
Malgré nos fragilités, l’Esprit de Dieu nous met toujours en mouvement à vivre en église et à être l’Eglise dans la cité car le Christ l’a déjà accompli pour nous.
Charles KLAGBA