Message de mars

« Heureux : c’est le premier mot de la liberté, le bonheur comme indicateur de tout chemin de vie, le premier mot de Jésus dans son discours sur la montagne introduit par les béatitudes. (Matthieu 5 : 3-12).

« Heureux… »

La Bible Chouraqui traduit ce mot « heureux » par : « en marche ».

 

En réalité, Jésus met est en mouvement vers le Bonheur, mouvement qui donne de discerner toute chose avec un regard tout autre où le bonheur se construit avec et dans le Christ, où le bonheur de soi ne peut se conjuguer qu’avec celui des autres.

Les Béatitudes sont l’affirmation que Jésus est notre bonheur, que Jésus veut que nous soyons heureux : c’est une proclamation de bonheur.

Mais le bonheur que le Christ nous propose n’est pas un bonheur à mesure humaine. Il n’est pas conforme à la sagesse humaine. Jésus ne nous dit pas : heureux serez-vous si vous avez de l’argent, si vous êtes entouré de considération, si on vous comble d’honneurs. Il ne nous promet pas un bonheur tel que les humains l’imaginent. Son bonheur est d’un tout autre ordre.

 

Comme autant de rayon jaillissant du cœur de Dieu, la lumière du Christ vient nous éclairer.

En effet, Jésus n’est-il pas, par excellence, celui qui est l’humble de cœur, celui qui est le doux, celui qui a pleuré sur la misère de l’être humain, celui a eu faim et soif de la justice, celui qui a été miséricordieux, celui qui a un cœur pur, celui qui a œuvré pour la paix dans les cœurs et dans le monde en révélant la vérité de l’amour, celui qui a été persécuté et insulté à cause de la justice.

 

« Les pauvres de cœur, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de la justice, les cœurs purs, les artisans de paix », une liste d’attitudes intérieures.

 

L’intérieur de chacun et de chacune est le lieu de l’émergence du nouveau règne de Dieu.

Au-delà de toutes les conditions extérieures, ce qui compte, c’est le changement intérieur qui est la réponse à l’appel adressé à chacun au plus intime de lui-même.

 

Dans un monde où les relations sociales sont souvent durcies, la tentation peut nous conduire à vouloir, ou à dresser effectivement des barrières, là où le Christ est passé justement pour les détruire.

 

Ceux et celles qui suivent le Christ sont appelés à construire une société nouvelle où tous les êtres humains se considèrent comme des enfants d’un même Père.

 

Heureux serez-vous, dit Jésus, si vous acceptez de participer à la création de cette grande chaîne de bouleversement de l’ordre entre les êtres humains, à travers vos paroles et vos actes, sans recherche d’intérêts égoïstes. Le règne des cieux est à vous.

 

C’est cela le bonheur auquel le Christ appelle chacun et chacune de nous en disant : « Heureux » à la fois comme une réalité et comme une espérance.

 

Charles KLAGBA

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