« Que dois-je faire pour avoir en partage la vie éternelle ? » Marc 10 : 17a
On note, d’ailleurs, la surprise de Jésus quand cet homme l’appelle « bon maître » : « Pourquoi m’appelles-tu : bon maître ? lui dit Jésus, Personne n’est bon, ce n’est Dieu seul ! ».
Cet homme, dans son dialogue avec le Christ, fait part de son manque. Il sent qu’il lui manque quelque chose. C’est un homme qui a faim et soif. Il reste insatisfait malgré tout ce qu’il possède comme richesse !
Cet homme riche, qui a, de toute évidence, entendu Jésus enseigner, sent qu’il y a une piste à explorer, il sent qu’il peut avoir confiance dans l’enseignement nouveau de ce maître et que Jésus pourra lui proposer des pistes dont il a besoin pour construire sa vie. Son intuition est bonne, juste. Il a bien discerné la brèche qui s’ouvre devant et pour lui.
Jésus lui propose alors la folie, la folie de la foi, une foi (comme le dit l’apôtre Paul) qui fait espérer contre toute espérance : vendre ce qu’il a, en donner l’argent à ceux qui en ont besoin, devenir riche désormais d’un trésor incorruptible, puis mettre un pied devant l’autre en ne sachant qu’une seule chose : ces pas aventureux sont mis dans les pas du Christ.
Voilà l’alternative devant la Loi : ou bien elle conduit à la satisfaction, dans tous les sens du terme — et cette satisfaction laisse, au fond, insatisfait (c’est le cas de notre homme riche), ou bien elle fait déboucher dans un autre registre, celui de la vie en plénitude. Cet autre registre est celui où Jésus évolue : la vie du Fils incarné.
La Parole de Dieu qui nous accompagne, jour après jour et qui est une Bonne Nouvelle, parfois nous prend à rebrousse-poil, parfois nous blesse. C’est cette blessure que l’homme riche de l’Evangile n’a pas voulu vivre, lui qui pourtant observait de près toute la loi de Dieu… et disait vouloir entrer dans une vie de plénitude…
La parole de Dieu, nous appelle parfois à contre-courant de tout, des valeurs de notre monde, et même de nos propres instincts d’autoprotection.
Jésus appelle d’abord et avant tout à un déplacement et inévitablement à un dépassement.
Pour l’homme riche, se déplacer et se dépasser eût été de se détacher de ses trop grands biens.
Pour d’autres, ce serait de se libérer de son passé trop lourd à porter, de son présent où tout parait impossible, de changer sa façon de traiter les autres, de corriger son manque de générosité, son égoïsme, sa paresse, etc..
L’important, est de se libérer, chacun, chacune, à sa façon, pour suivre le Christ….ainsi nous avons en partage, dès maintenant et pour toujours, ce nouveau monde du Christ qui libère et qui accorde le vrai bonheur c’est-à-dire avoir en héritage la vie en plénitude.
Charles KLAGBA