Dans son style, l’évangéliste Jean utilise des mots tout simples pour faire émerger un enseignement très profond sur la personne de Jésus et sur son œuvre.
Jésus vient de nourrir cinq mille personnes dans le désert avec cinq pains et deux poissons qu’avait un gamin prévoyant. Le lendemain, les foules se mettent à sa recherche et Jésus, une fois rejoint, entame un dialogue sur les signes qu’il accomplit.
Dans les évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc), les miracles de Jésus sont surtout des actes de puissance qui marquent l’irruption du règne de Dieu dans l’histoire de l’humanité.
Dans l’évangile de Jean, le but des miracles de Jésus est, plutôt, de révéler qui il est : l’Envoyé de Dieu, le Fils de Dieu prononçant sur terre les paroles de Dieu même et accomplissant son œuvre parmi les humains.
Ainsi, chez Jean, les miracles pointent toujours directement sur la personne de Jésus ; ils provoquent les humains à croire, à espérer, en Jésus Fils de Dieu ; ils appellent les hommes et les femmes à se tourner vers lui pour être sauvés, et c’est pourquoi Jean les appelle des signes ou des actes qui « font signe ». Le signe apporte un message de vie.
Jésus passe de la question de la nourriture matérielle à la nourriture spirituelle : « Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous mangé du pain et vous avez été rassasiés. Travaillez, non pour la nourriture périssable, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle ».
Jésus part du domaine matériel, plus facile à comprendre par tous, pour aller vers le domaine spirituel. Alors Jésus explique à ces gens ce qu’ils doivent faire : prendre conscience de leur faim spirituelle.
Il existe donc un pain qui fait vivre, non pas pour une durée de quelques heures, mais qui peut nous faire vivre éternellement !
Ce verset ne nous parle pas de rationalité mais de l’irrationnel et pourtant c’est dans cet irrationnel que se trouve la vie ! C’est la logique de la foi en Christ ! Jésus met ici l’accent sur la plénitude et sur le rassasiement. Jésus annonce un pain nouveau qui ne monte pas de la terre mais qui descend du ciel ; pain qui n’est pas le fruit du travail car le seul effort requis pour le recevoir est de l’accepter dans la foi.
Ce que Dieu espère de nous c’est que nous croyions que le Christ est notre pain de vie. Jésus est le pain de vie. La première nourriture donnée par Jésus est sa Parole de vie, son témoignage de vie et son amour donné et partagé.
Se nourrir du Christ, c’est d’abord établir un bon compagnonnage avec lui et se laisser transformer par sa Parole de vie. Le Christ est nourriture véritable que nous avons à recevoir, qui nous apporte une transformation, qui nous rend capables de de le recevoir, le croire, de le suivre, … pour être libérés et vivre de la vraie vie, celle reçue du Père. Nourris de la Parole, nous devons savoir toujours la mettre en pratique et la faire connaître. Alors dans la joie de l’Esprit Saint, nous verrons son œuvre s’accomplir.
Charles KLAGBA