Message de février

« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Jean 1 : 29

Tout un programme ! Un beau témoignage, une belle confession de foi !

Jean le Baptiste, par cette déclaration et avec insistance, tourne notre regard vers Jésus, l’Envoyé, le Fils de Dieu dont nous avons symboliquement célébré la naissance, il y a quelques semaines.

C’est lui que Dieu nous donne comme Sauveur, comme frère, comme compagnon de route.

Ce Dieu qui se fait serviteur des plus accablés, se chargeant lui-même du poids qui les écrase, se livrant dans toute l’immensité de son innocence pour que nous soyons libérés…

 

L’image de l’Agneau de Dieu résume bien l’histoire de l’Alliance entre Dieu et son peuple.

Elle fait référence à l’agneau pascal de l’histoire de l’Exode, dont le sang, projeté sur les montants de la porte de chaque maison des Hébreux, protégea ceux-ci la nuit de leur délivrance.

Cette image évoque aussi celle du Serviteur souffrant, que décrit le prophète Esaïe, mené à la boucherie, tel un agneau, à cause des péchés de son peuple.

 

Je sais que le symbole de l’agneau n’est plus très parlant pour nous, et en général, nous avons presque banni le mot péché de notre vocabulaire.

Nous préférons parler plus de faute, peut-être, une manière inconsciente pour nous, au 21ème siècle, de mieux nous accommoder avec les maux de notre temps.

Cependant le mal est présent au milieu de nous, bien que dans le langage courant on ne l’appelle pas « péché ».

Jean le Baptiste considérerait comme « péché du monde » : que des millions souffrent de la faim ; que des populations entières soient chassées de leur maison et de leur pays par la guerre ; que les pauvres et les sans-voix soient écrasés; que les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres…

Comment peut-on imaginer que dans une société comme la nôtre, les gens soient sans abri (joliment appelés les sans domicile fixe), connaissent la faim et le froid dans un monde plein de richesses…

« Le péché du monde » est que notre planète soit détruite systématiquement afin d’augmenter le profit de quelques-uns.

« Le péché du monde » est que la majorité garde le silence et fasse preuve d’inaction coupable devant toutes ces injustices et tous ces crimes.

À cette triste liste, Jean Baptiste ajouterait, sans doute, le mal et le scandale qui résultent des divisions entre les Églises chrétiennes.

 

Jean Baptiste désigne Jésus comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », parce que par lui, le projet divin de restauration, de liberté, de justice et de paix devient possible.

 

La vérité, c’est que le péché n’est plus une fatalité : le Christ nous apporte la possibilité de nous libérer de son engrenage.

Si nous restons résolument attachés à lui dans toutes les circonstances de notre vie, si nous nous laissons en permanence guider par le Souffle de Dieu, l’Esprit Saint, dans lequel nous sommes plongés depuis notre baptême, nous pouvons découvrir en nous cette liberté nouvelle.

Nous pouvons vivre comme lui l’amour inconditionnel qui rend libre dans la justice.

 

La foi en Dieu peut s’ancrer dans notre cœur dès le moment où nous acceptons de suivre l’Agneau de Dieu, en méditant avec persévérance sa Parole.

Cela est l’itinéraire authentique du chercheur de Dieu, du chercheur de la vie en plénitude.

Oui Seigneur, c’est vers toi, l’Agneau de Dieu, qui veut un monde autre, que nous nous tournons.

Que l’Esprit Saint nous aide à te rencontrer vraiment et à témoigner ouvertement de toi.

 

Charles KLAGBA

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