Message de novembre

Cette déclaration de Jésus a de quoi nous surprendre…Mais en réalité il s’agit d’un appel, celui des choix nécessaires, des renoncements exigés par la fidélité à l’Evangile. Jésus ne nous demande pas de ne plus aimer une parenté — que l’on peut être amené à quitter — ou une paternité, une maternité — à laquelle on peut choisir de renoncer.

« Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ». Matthieu 10 : 37

En fait, mettre Dieu avant toute autre relation humaine, prendre l’amour de Dieu comme fondement et source, c’est se donner toutes les chances pour que la relation humaine soit une relation de qualité.

Cet amour-là est plus fiable et plus solide que l’amour filial : c’est l’amour agapê qui est plus fiable et plus solide que l’amour philia. (

Oui, l’amour agapê est plus fiable et plus solide, parce que mettre Dieu à la première place dans toutes nos relations humaines, c’est éviter qu’une de ces relations tourne à l’idolâtrie ou à une dépendance morbide.

 

Cette déclaration de Jésus nous incite simplement à prendre un beau risque.

C’est une question de choix : suivre entièrement le Christ ou le rejeter, bâtir notre vie avec lui ou sans lui, même si ce choix peut être déchirant à ses heures. Il n’y a pas de oui mais….

 

Jésus nous demande de risquer notre vie en mettant notre foi, notre confiance en lui et en faisant de l’Évangile le modèle qui unifie notre vie.

 

Ainsi donc, aimer Dieu plus que son père et sa mère, ou plus que son fils ou sa fille, cela signifie donner, se donner à Dieu.

Le vrai disciple devra faire le choix prioritaire d’être pour le Christ au point de confesser comme l’apôtre Paul : « si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. ».

Nous sommes d’abord invités à accueillir Dieu en nos frères et sœurs, en ceux et en celles avec qui nous n’avons aucun lien filial.

 

L’accueil exprime la démarche essentielle de la foi. L’accueil du chrétien est plus que le simple geste d’hospitalité. Faire bon accueil à un autre, c’est sortir de l’égoïsme pour s’intéresser activement à l’autre, c’est lui donner un peu de son temps, de son attention, de son estime. C’est souvent, être à l’écoute attentive et avec patience.

 

Dans notre monde d’anonymat, ces simples gestes d’hospitalité ne sont pas si faciles, ne sont pas si évidents. Accueillir l’autre et se laisser accueillir par lui, ne pas fermer son cœur : ce ne sont pas là des actions d’éclat, mais des gestes modestes qui sauvent le monde. Le repli sur soi n’est pas la vraie vie, au contraire la vraie vie c’est l’ouverture aux autres.

 

Tous et toutes, nous avons fait l’expérience du véritable plaisir et du bonheur qu’il y a à donner de soi-même, à partager avec les autres, et surtout à partager son temps, sa disponibilité. Au contraire, le repli sur nous-mêmes, s’il nous satisfait sur le coup, – car c’est toujours plus facile de rester bien tranquille sans se laisser déranger par l’autre -, ce repli, finalement, nous laisse un goût amer dans le cœur, un goût d’égoïsme, de mal être et non de bonheur.

Que le souffle de Dieu, son Esprit Saint nous aide à sortir de nous-mêmes pour regarder autour de nous et y découvrir Jésus présent dans le petit, le faible et le démuni.

 

Charles KLAGBA

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